Quand on a décidé de vendre, on voudrait que la transaction
se fasse dans les meilleurs délais. Les vendeurs pressés
constituent, en toute logique, la majorité. Mais il y a aussi
les propriétaires qui annoncent tout de suite la couleur : « Je
ne suis pas pressé de vendre ». Derrière cette phrase s’en
cache une autre : « Je suis prêt à attendre aussi longtemps
que nécessaire, pourvu que j’obtienne le montant que j’ai
en tête. » Le problème, c’est qu’en général, ils imaginent un
prix beaucoup trop élevé. Et ils croient qu’il suffit d’attendre
ad aeternam pour, un beau jour, ferrer un acheteur disposé
à trop payer. Or, sauf exception rarissime, cet acheteur
n’existe pas. Il faudrait dire : n’existe plus. Il y a quelques
années encore, avant l’apparition des méthodes statistiques
d’estimation, quand le marché était encore très peu transparent,
certains maîtrisaient l’art de convaincre un acheteur
de payer un prix surfait. Cette époque est révolue. La valeur
d’un bien standard peut être déterminée de manière précise
et sûre, grâce aux statistiques. En outre, les banques qui
accordent les prêts hypothécaires utilisent ces mêmes
méthodes et parviennent donc aux mêmes résultats.
Dès lors, la stratégie de l’attente est une fausse bonne
idée. A trop attendre, on risque de griller un bien qui,
en fin de compte, devra être liquidé en-dessous
de sa valeur.